Le groupe SAG a investi des moyens considérables dans l’aménagement du nouvel entrepôt national. Cela confirme l’importance de la logistique de nos jours...
Joël Souchon : C’est exact. Je dois toutefois préciser que nous sommes en principe des commerçants et non des logisticiens. Nous nous considérons comme un prestataire de services global de la branche des pièces de rechange automobiles. Mais dans notre branche, la logistique devient un élément toujours plus décisif en termes de compétitivité.

Dans quelle mesure ?
Le temps, c’est de l’argent, ce qui est également valable pour nos clients ainsi que pour les garagistes et ateliers. Aucun d’entre eux ne souhaite devoir attendre des pièces alors que le véhicule d’un client se trouve sur l’élévateur. C’est pourquoi nous continuons à tout mettre en œuvre pour réduire encore le temps s’écoulant entre la réception d’une commande et la livraison chez le client, ce qui se répercute directement sur le temps de réparation du véhicule. Ceci est dans l’intérêt des clients des garagistes et par conséquent des garagistes eux-mêmes.

Quel est l’impact du nouvel entrepôt central que vous venez d’inaugurer ?
Un impact important, car il permet de livrer nos pièces à nos clients encore plus rapidement. Cependant, nous devons le relativiser : l’entrepôt central n’est que l’un des 18 projets actuels dans le cadre de l’optimisation et du développement de nos prestations. Mais celui de Niederbipp était certainement le projet le plus grand et le plus complexe, étant donné qu’ici, une grande partie de notre stock est géré de façon totalement automatisée à l’aide de robots.

Le projet n’est cependant pas encore terminé...
Nous travaillons actuellement pratiquement 24 heures sur 24 avec 3 équipes pour terminer les aménagements et parallèlement, nous effectuons déjà des livraisons. Nous sommes conscients que cela constitue un énorme défi pour le personnel mais nos collaborateurs font face à cette double charge en faisant preuve d’un engagement et d’une bravoure exceptionnels. Je leur lui en suis très reconnaissant.

Vous avez célébré l’ouverture de la nouvelle succursale à Niederbipp ainsi que du nouvel entrepôt national non seulement avec plus de 1000 invités mais aussi avec un salon auquel de nombreux fournisseurs ont été conviés. S’agit-il d’un nouveau concept ?
Il n’a rien de nouveau et se pratique en Allemagne depuis quelque temps déjà. Pour nous, ce « salon interne régional », ainsi que nous le nommons, était cette année une sorte de répétition générale. Si le succès se confirme, nous souhaitons établir ce salon interne national comme une référence.

Vous ne le considérez cependant pas comme une alternative à l’exposition annuelle dans la halle 7 du Salon de l’auto de Genève...?
Non, pas du tout. Genève reste pour nous un grand rendez-vous qui nous permet en premier lieu d’entretenir des contacts personnels avec nos clients, alors que notre salon interne se concentre sur nos produits. De plus, ces deux événements étant espacés dans le temps, ils se complètent parfaitement.

À propos de salon : vous venez de rentrer de l’Automechanika à Francfort. Quelles ont été vos impressions ?
La rapidité avec laquelle notre branche commence à changer et l’influence de la digitalisation sont incroyables. À Francfort, mes collègues et moi nous sommes également informés des derniers développements dans les domaines de la technologie et de l’écologie. Il s’agit pour nous de déceler les opportunités d’affaires le plus tôt possible et de réagir en conséquence, non seulement pour nous mais également dans l’intérêt de nos clients. Car nous ne faisons des affaires que si nos clients eux-mêmes font des affaires. Ainsi, lorsque nous réfléchissons à notre avenir, nous réfléchissons aussi pour eux.

Vous avez parlé d’évolution technologique : considérant qu’une Tesla est construite avec 80 % de pièces en moins par rapport à une voiture conventionnelle, votre avenir en tant que distributeur de pièces détachées semble compromis...
À première vue, je vous donne raison. Par le passé, l’évolution de l’automobile a semblé annoncer à plusieurs reprises déjà la fin de notre branche. Mais ce scénario ne s’est jamais vraiment produit. L’expérience nous a ainsi appris que les entreprises flexibles et innovantes trouvent toujours une façon de rester dans les affaires.

Vous avez évoqué les « prestataires de mobilité »...
L’avenir de la branche prend effectivement cette direction : l’automobile en tant qu’offre de mobilité doit être considérée dans un sens plus large. Au sein du groupe SAG, nous réfléchissons déjà depuis un certain temps à ce que cela implique pour nos clients et pour nous. Nous avons donc lancé toute une série de projets au sujet desquels je ne souhaite pas m’étendre actuellement car ils sont encore à un stade trop précoce.